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Pourquoi se promener dans les marais de Glastonbury quand on peut voir ses groupes préférés jouer sur une île du Danube lors du Sziget Festival ?
Il fait un minuit doux en Hongrie et vous marchez dans une forêt éclairée par des lumières de toutes les couleurs. À votre droite, vous apercevez un homme en smoking qui a installé ses platines à l’avant d’une Mini Cooper qui a été coupée en deux. Devant vous, vous apercevez un couple d’ivrognes qui ne peut pas avoir plus de 18 ans et qui tente de faire un duo sur Paradise City au karaoké heavy metal. Vous continuez votre route mais vous commencez à sentir des odeurs de burritos végétariens, de nouilles chinoises et d’autres préparations alléchantes…
Bienvenue au Sziget Festival de Budapest !
L’événement a lieu tous les mois d’août à Óbuda, une île boisée de 266 hectares située au milieu du Danube. Il a commencé en 1993. C’était une version hongroise de Glastonbury pour 40.000 personnes. Il invitait des groupes de musique locale, des artistes culturels et des organisations civiques. Aujourd’hui, c’est un événement majeur qui attire 350 000 personnes de toute l’Europe. Il a par exemple accueilli David Bowie, Radiohead, the Cure, Prodigy, Amy Winehouse, Dizzee Rascal ou encore Kasabian.
Mais malgré une politique de réservation de plus en plus compliqué et un public à 70% étranger, le Sziget parvient toujours à conserver son originalité et son idéal multiculturel !
Un festival de la liberté
Le directeur général d’Ostfest Promotions, Elroy Thümmler est l’un des pionniers de nombreux festivals européens, dont Sziget Festival. Il déclare la chose suivante : « Des festivals comme Sziget et Exit, en Serbie, ont vu le jour après la chute du mur de Berlin et Milosevic. Il y a donc un désir d’en faire des festivals de la liberté. C’est différent de l’attitude commerciale des festivals d’Europe occidentale. »
Un événement culturel
La photographe de rock Veronika Moore est née et a grandi à Budapest mais vit et travaille en Angleterre depuis 10 ans. Bien qu’elle soit une fan engagée des festivals britanniques, elle ne peut s’empêcher de retourner au Sziget. Elle déclare : « Le Sziget est plus qu’un simple festival de musique. Même si vous recevez un bracelet événementiel comme dans n’importe quel festival c’est avant tout un événement culturel. Vous pouvez passer une semaine entière à Sziget sans vous approcher de la scène principale.
Une rencontre culturelle
Vous y trouverez toutes les nationalités, de l’irlandais à l’ukrainien, en passant par le turc et le français. Tous ces gens apportent leurs propres groupes, troupes de théâtre, nourriture et culture. Une partie du site est cédée à des organisations civiles. Religions, œuvres caritatives, aide psychiatrique, entraide, tous à but non lucratif. Une année, il y avait une tente juive avec de vrais rabbins qui organisaient une discothèque juive. Il y avait aussi des groupes de punk hardcore et de métal qui jouaient des versions thrash des chants de Hare Krishna. Vous ne verrez ça nulle part ailleurs. Sziget a le facteur bizarrerie. »
Infos pratiques sur le festival
Période : début aout
Durée : 7 jours
Prix du pass 7 jours : environ 300 euros
Moyenne d’âge : 25 à 50 ans
Environnements : centre-ville de Budapest et nature
Fréquentation moyenne par jour : 10 000 festivaliers
Disciplines artistiques représentées : musique, cirque, danse contemporaine, design, arts appliqués, arts de la rue
Accès aux personnes handicapées : oui